Tout vient à point à qui sait attendre ! Certains, trop jeunes pour avoir connu la guerre, disaient avec cynisme qu'un bon moyen pour résoudre la crise économique, serait une bonne guerre. J'appartiens à cette génération qui a eu la grande chance de ne pas connaître de conflits sur le territoire grâce à l'action et au courage de mes Pères. Ma grand'mère avait vu revenir son père, elle avait vu partir son mari et son fils. Les grandes épidémies, elle connaissait aussi. Alors, aujourd'hui, nous avons la grippe (au fait, comment doit-on l'appeler ?) et, ici ou là, n'entend-t-on pas de bonnes âmes bien pensantes parler de "la colère de Dieu" qui va punir les méchants... Cela, c'est du déjà vu. Mais, plus grave, ici ou là, des rumeurs font état de cette épidémie comme une bonne solution pour réduire la crise et pour doper les actions de l'industrie pharmaceutique. Il faut y prendre garde. La tentation du pire séduit toujours les apprentis sorciers et peut très vite submerger ceux qui savent raison garder. Cette épidémie ne doit pas occulter la souffrance de ceux qui n'ont plus rien aujourd'hui : il n'est pas nécessaire d'ajouter à leur malheur en les angoissant avec un avenir teinté de mort ; il faut, au contraire, les protéger, les informer et ne pas les abandonner.