Dans le Parisien du mercredi 20 mai 2009, j'apprends que les "exilés fiscaux" (ne sont) pas pressés de rentrer ! Et pourtant, le Ministre du budget leur a fait "une offre de bienveillance" consistant en "l'abandon de poursuites judiciaires" en reconnaissance de ce "repentir" à condition qu'ils se manifestent volontairement et rapidement. Cela pose quand même une question : frauder le fisc et se repentir serait donc, aujourd'hui en France, une condition suffisante pour ne pas être puni. Certes, ils devront acquitter les taxes et intérêts de retard, mais ils seront blanchis grâce à cette bonne volonté qui marque sans doute l'innocence de leurs pratiques. Deux poids, deux mesures ? Si vous pesez moins de 50 millions d'euros (c'est le "poids" de l'un d'entre eux, d'après le Parisien), inutile de plaider l'innocence ou la méconnaissance. Le fait du Prince est de plus en plus pesant. On avait déjà connu cela dans les années 80. Ce n'est plus de l'idéologie, ce n'est pas de la politique, ce n'est même pas de l'économie : ce sont "de petits arrangements entre amis". Voltaire disait que "l'impôt est juste quoi que fort lourd". Mais il est cependant à l'image de ces immenses fortunes dont on ne sait pas toujours comment elles se sont construites. Faire évader des capitaux, ce n'est pas seulement tricher, c'est aussi ruiner ceux qui ne disposent que de peu et qui s'acquittent pour les autres. Cette République m'inquiète et ses pratiques sont bien plus angoissantes que toutes les pandémies annoncées dont on nous abreuve. Autrefois, il y avait au moins "du pain et des jeux". Aujourd'hui, le pain est cher et les jeux deviennent solitaires.