En page 3 du "Parisien" du mardi 26 mai 2009, des demandeurs de passeports qui se croyaient français se voient objecter que, bien que nés en France, bien qu'exerçant une profession honnête, bien que payant leurs impôts, bien qu'étant détenteurs d'une carte d'identité française, devaient justifier de leur nationalité en raison de nouvelles règles qui, à l'époque, avaient fait assez de bruit pour mobiliser le médiateur de la République et de nombreuses associations de défense des droits de l'homme. Et bien non, quand on a des parents nés à l'étranger, naturalisés ou non, il faut passer par le tribunal d'instance afin d'obtenir le sésame, à charge pour le demandeur de fournir les certificats de naissance de ses parents, de ses grands-parents et, dans certains cas, ceux de ses arrière-grands parents. L'une des personne qui témoigne de ce scandale dit que cela lui rappelle "la France de Vichy". Je ne peux qu'être de son côté. Dans ma famille, où un certain nombre de parents sont d'origine étrangère, j'ai connu la même chose. Mais ce n'est pas tout ! Dans le cas d'une demande de passeport biométrique, alors que la législation n'exige que l'empreinte digitale de 2 doigts (et c'est déjà beaucoup), des fonctionnaires zélés de certaines préfectures prennent l'empreinte de 8 doigts. Si ce que dit le "Parisien" de ce jour dans l'encadré en bas de la page 3 "Un parcours du combattant pour prouver sa nationalité" est exact, on peut s'interroger sur ce qui figurera exactement sur la fameuse puce d'identification dont les informations resteront, nous dit-on, conservées dans un fichier administratif pendant 15 ans. La C.N.I.L n'était pas d'accord. L'Etat est passé outre... Sous des motifs de lutte contre les terrorismes (que je condamne), on retrouve là des pratiques bien connues de certains régimes. Je ne fais pas de procès d'intention ni d'amalgame fâcheux, je dis simplement que le jour où-et le danger n'est pas si loin : mai 2002-le vote démocratique conduira hélas au pouvoir des factions qui ne seront pas animées par nos valeurs républicaines, alors, pour beaucoup d'entre nous, l'heure de s'exiler ou d'entrer en résistance aura sonné. Mais il sera trop tard.