Le Président de la République a, semble-t-il, remis les "pendules à l'heure" et modéré les idées surprenantes du ministre de l'éducation nationale. Les chefs d'établissement ne seront pas des OPJ. C'est bien et, surtout, c'est rassurant. Des "équipes mobiles d'intervention", calquées sur le modèle de celles existant dans l'académie de Versailles, seront expérimentées dans d'autres académie (Créteil, notamment) et n'ont plus rien à voir avec le schéma présenté initialement. C'est encore plus rassurant. Quant aux fameux portiques, le réalisme l'a emporté sur les préoccupations pré-électorales. Tant mieux. Faire ouvrir les cartables, ce n'est pas vraiment nouveau, les chefs d'établissement ont toujours le droit de le faire. Quant aux mesures prises à l'encontre de ceux qui se moquent de la loi, c'est bien. Sécuriser les endroits dits "sensibles" ne peut qu'avoir mon adhésion à la seule condition que des mesures sociales soient prises. Affirmer que "la misère (n') engendre pas la criminalité" est d'un angélisme coupable. Zola et d'autres, mais la littérature est-elle encore au goût du jour, se seraient-ils trompés à ce point ? Quant un jeune est le seul de la famille à se lever tôt le matin pour aller à l'école, il vient un moment où il se pose de question de savoir si cela a un sens, alors qu'il voit autour de lui l'argent facile qui circule. Je suis loin de me réjouir des vrais chiffres de la délinquance (ceux qu'on ne publie pas), j'en suis même très inquiet, mais je ne peux m'empêcher de penser que la répression, même si elle est indispensable et nécessaire, est sans effet durable si elle n'est accompagnée de mesures sociales efficientes au service des plus démunis.