Ce matin, sur la chaîne LCP "Assemblée nationale", à 9h30, le débat s'ouvre sur une proposition d'initiative de l'opposition. L'hémicycle est vide. Pourtant, le sujet porte sur l'emploi, l'avenir des salaires et la justice sociale. Un seul membre du gouvernement est représenté. Il y a dans les tribunes plus de monde que de députés présents. Le commentateur de la chaîne nous explique, avec sérieux, que les parlementaires ont pu se coucher tard la veille en raison d'une séance de nuit, ou qu'ils sont en train d'ouvrir leur courrier et que la suspension de séance demandée à peine après 10 minutes de travail va servir à les appeler au téléphone pour les prier de venir siéger ! Il me semblait pourtant qu'il y avait eu récemment,de la part des Présidents de groupes, des rappels à l'ordre, des menaces de sanction etc., etc. Combien de gens aimeraient, même après avoir travaillé tard la veille, commencer le lendemain matin à 9h3O. Combien aimeraient ne pas se voir amputer leur salaire (mais il est vrai qu'ici, cela s'appelle une indemnité !) en étant absent ou en retard à leur travail ! La Présidente de séance a bien essayé d'expliquer l'inexplicable, mais sans grand succès... Allons, encore un petit effort, et les députés pourront siéger de chez eux, grâce au télétravail... Ils ont même failli pouvoir travailler chez eux tout en étant malades ! Mauvais esprit ? Non, lassitude. Le 7 juin, la réponse sera cinglante par l'abstention du peuple découragé. Il ne faut pas s'en réjouir, c'est toute la démocratie qui souffre.