Le "Figaro.fr" publie ce matin sous la signature de Marie-Estelle Pech un article bien intéressant sur la réforme du lycée proposée à partir du rapport de monsieur Richard Descoings. J'ai déjà dit, hier, sur ce même blog, combien je pensais que monsieur Descoings était sans aucun doute l'une des personnalités les mieux placées pour proposer au Président de la République des axes réalistes et opérationnels pour une réforme en profondeur des enseignements au lycée. D'abord, la réforme de la série S doit être faite. Trop de familles considèrent que cette série est la seule voie royale pour accéder à un avenir "radieux" rêvé pour leurs enfants. Seulement il y a un hic ! Et de taille ! Série scientifique dont une faible partie des élèves se destine en réalité à l'étude des sciences. En 1988, moins de 4% des élèves inscrits en série C (future série S) se dirigeaient vers les voies scientifiques et/ou mathématiques. Trop d'élèves obtenaient le bac C, aujourd'hui le bac S, par le jeu d'options et cela, malgré les coefficients des disciplines dites fondamentales. Nous n'en sommes pas loin aujourd'hui. Rééquilibrer la série S peut passer par un recentrage sur les sciences dites "dures", voire une pré-spécialisation dès la classe de première. Il faut en finir avec ces élèves malmenés qui, après deux ans d'université en sciences, se retrouvent perdus et réorientés vers des voies qu'ils n'ont pas choisies et pour lesquelles, évidemment, ils n'ont pas été préparés. Autre proposition : trois heures d'accompagnement à côté des cours magistraux (dont on pourrait bien diminuer un peu la quantité, quantité qui n'a jamais été garante de qualité), est une bonne idée. Le ministre l'a fait en primaire et au collège...et ça marche, ça marche même très bien. Certes, 20000 emplois à créer, ce n'est pas rien, mais que veut-on pour nos élèves ? D'autre part, l'accompagnement éducatif en collège rémunéré en heures supplémentaires a fait ses preuves. Tout le monde y trouve son compte. L'implication de jeunes thésards pourrait être envisagée comme déjà, dans certains établissements (notamment à Créteil), des jeunes polytechniciens ou élèves dans d'autres grandes écoles donnent une partie de leur temps pour soutenir et aider des jeunes lycéens. Et cela se fait avec succès. Enfin, réduire un peu le nombre d'heures de cours proposées aux élèves ne ferait pas de mal. Depuis 1936, la seule population à avoir vu son temps de travail augmenter est celle des élèves ! Les idées ne manquent pas. Mais il faudra convaincre, au-delà des enseignants eux-mêmes, les inspections générales qui sont toujours d'accord pour réduire une partie des programmes à la seule condition que leur discipline ne soit pas touchée ! Il s'agit maintenant d'une décision politique.