L'abstention d'hier montre une chose : les citoyens d'aujourd'hui sont nos élèves d'hier. Qu'avons-nous fait pour qu'aussi peu de civisme s'exprime dans une élection importante pas seulement pour la France mais aussi pour l'Europe et pour le monde ? Quel exemple avons-nous donné, nous, les adultes, à nos enfants, à ces jeunes qui voteront (ou pas !) demain. L'éducation civique, l'éducation civique, juridique et sociale qui est sensée former nos élèves montre là ses limites et son incapacité à former des citoyens. Il est vrai qu'avec une demi-heure par semaine, l'apprentissage de l'éducation civique dans nos collèges n'est pas ou n'est plus une priorité. On en paye le prix aujourd'hui. Un ancien Haut Fonctionnaire de l'éducation nationale disait un jour en parlant des jeunes de son département qu'il s'agissait "d'illettrés sociaux doublés d'anorexiques scolaires." C'est sans doute excessif, mais au vu des résultats d'hier soir, on peut quand même se poser la question. Il faut revenir d'urgence aux fondamentaux : qu'est-ce que cela veut dire "être citoyen". Quel est le sens de la RES PUBLICA ? Il ne s'agit plus de faire de grands discours mais de pratiquer simplement et comme le dit souvent un présentateur de la télévision : "La démocratie, comment ça marche ?" Après, mais après seulement, revenir aux grands textes, les faire étudier, les faire comprendre.