Avec plus de 56% d'abstention aux européennes, on se demande qui a gagné hier soir. Surement pas la démocratie. On peut expliquer en long et en large que les scores obtenus par telle ou telle formation politique sont un message clair des français, moi je n'observe qu'une grande désaffection des citoyens pour des enjeux auxquels ils ne comprennent plus grand chose. Certes, sur les 44% de votants, une majorité s'est dégagée, d'autres ont subi un échec retentissant. J'ai beaucoup entendu certains leaders politiques se féliciter des bons résultats de leurs formations, d'autres se fustiger et faire, comme au bon vieux temps, leur auto-critique, d'autres enfin se complaire dans un succès que eux seuls voyaient au regard des chiffres de l'abstention. MAIS, j'ai peu entendu parler du peuple, de ses attentes et de ce qu'il avait voulu dire par cette non participation à un scrutin qui l'engage pour 5 ans et qui aura pour conséquence de décider en son nom de l'avenir de l'Europe. C'est pourquoi, ce matin, je m'interroge sur la signification de cette abstention et je commence à redouter soit un désintéret total du peuple pour le suffrage universel (et là tous les risques sont possibles), soit une accumulation de rancoeurs qui, à un moment ou à un autre (crise oblige) explosera. Il ne s'agit pas de jouer les Cassandre. A chaque fois que le peuple s'est recroquevillé dans sa coquille, ou a cessé de s'intéresser à la vie de la cité, guerres et révolutions ont apporté leurs lots de misères.