Non, monsieur le ministre de l'éducation nationale, il n'y aura pas d'habilitation donnée à "des équipes mobiles" pour confisquer des armes éventuellement trouvées dans les cartables des élèves. D'abord, parce que cette habilitation est impossible à donner à n'importe qui (même assermenté) puisqu'elle relève du statut d'APJ ou d'OPJ. Laisser croire que le droit permettrait cela est pour le moins abusif. Ensuite, parce que confier des armes à qui n'a pas qualité pour les transporter voire les confisquer est assimilable à un trafic dûment réprimé par le code pénal. Enfin, parce que demander à "des équipes mobiles" (mais qui les constituera ?) de confisquer une arme sur un élève qui n'a certainement pas envie de la donner est exposer inutilement des personnels à des risques très graves. LAISSEZ FAIRE LA POLICE, MONSIEUR LE MINISTRE. Si tel n'était pas le cas, alors cela voudrait dire que l'Etat a perdu confiance en sa police. Cette seule idée me fait peur. Je me battrai pas tous les moyens légaux pour que ces "équipes mobiles" ne disposent pas de pseudo-pouvoirs de police ; on donne là, en pratiquant ainsi, toutes les justifications possibles à toutes les dérives possibles. L'Etat de droit ne saurait accepter les polices parallèles. A quand les geôles dans les établissements scolaires. La mission première de l'Ecole est d'enseigner et d'éduquer. C'est à cela qu'elle doit se consacrer. C'est à l'Etat de la protéger et de lui donner les moyens d'exercer ses missions. Ce n'est pas en exposant inutilement ses personnels (qu'ils soient "mobiles" ou non) qu'elle deviendra plus efficiente en matière de sécurité. Question : sur 12 millions d'élèves, combien d'incidents relevant du pénal ont-ils lieu par jour ? La police nationale devrait suffire pour régler cela. Pour le reste, oui, monsieur le ministre, peut-être convient-il de mieux former les personnels à la gestion de la classe et faire en sorte de ne plus tolérer ce que pudiquement on appelle "des incivilités", incivilités qui, pour la plupart d'entre elles, se passent dans la classe. Mais cela aussi suppose que les règlements intérieurs des établissements s'adressent à tous, y compris aux adultes, et qu'ils ne soient pas seulement une longue litanie d'interdits destinés aux seuls élèves. La ponctualité, l'assiduité et le respect sont des valeurs communes et qui devraient être partagées entre tous les membres de la communauté scolaire.