Je lis aujourd'hui dans la presse que l'une des mesures envisagées pour combler le déficit du régime général de la sécurité sociale, et donc le régime vieillesse, pourrait être de revoir l'avantage accordé aux femmes relatif aux deux annuités accordées par enfant. Non seulement les femmes devront donc travailler plus longtemps (le nombre d'annuités obligatoires étant à terme de 41 ans), mais encore beaucoup plus longtemps si l'âge légal de la retraite passe à 65 ou 67 ans, mais en plus, comme elles auront eu un congé de maternité, il faudra qu'elles comblent la durée de ces arrêts de travail pour grossesse. C'est sans doute ce que le Président de la République appelle "une politique sociale" dans son discours de Genève. Outre le fait que les entreprises licencient à tour de bras les séniors, se gardent bien de signer des CDI à des femmes jeunes (elles vont s'arrêter pour faire des enfants), engagent des jeunes diplômés à des salaires plus proches du SMIC que de ceux dévolus normalement à des jeunes cadres, la politique sociale de la France est en train de régresser d'une manière inquiétante. Personne n'ose dire que ce serait tellement mieux de s'aligner sur les pays dits "émergents" qui développent des politiques sociales dignes du 19ème siècle : travail des enfants à partir de 12 ans, salaires minorés pour les femmes (dont certaines n'ont aucune reconnaissance légale), pas de charges sociales pour les entreprises et donc pas d'arrêts de maladie possibles, pas de congés payés etc., etc. J'ai de plus en plus l'impression de vivre dans un pays où la pensée politique est schizophrénique. Faites ce que je dis, mais, surtout, ne faites pas ce que je fais. La crise a bon dos !