Le conseiller spécial du Président de la République déclare dans "le Nouvel Obs.com" de ce jour qu'il "souscrira à l'emprunt (proposé par le Président) par civisme". Nous voilà rassurés. Mais, monsieur le Conseiller, encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions. Vous les avez, sans aucun doute, et je vous félicite de cette déclaration qui montre votre attachement à notre patrie. Cela étant dit, ceux qui, aujourd'hui, viennent de voir leur salaire horaire s'accroître de 11 centimes d'euro de l'heure, pourront-ils, comme Littré le précise, montrer qu'ils ont aussi ces "bons sentiments qui font le bon citoyen." Quant aux autres, un peu mieux lotis, qui viennent de se faire "essorer" par le jeu pervers mis en place par des financiers véreux dont les qualités de civisme se confondent avec l'intérêt personnel, croyez-vous vraiment qu'on les y reprendra. Les français sont des "veaux" aurait dit le Général de Gaulle, mais quand la bête a été sacrifiée sur l'autel de la finance et des petits arrangements entre amis, que reste-t-il ? Après avoir détruit le rendement du livret A au nom d'économies drastiques (le petit peuple ne va quand même pas toucher des intérêts), après avoir taxé les assurances vie et supprimé à moyen terme le petit avantage réservé aux femmes ayant élevé seules 3 enfants, l'Etat, par civisme, sans doute, va ponctionner le peu qui resterait dans "les fameux bas de laine des français" pour qu'ils souscrivent à un emprunt dont on sait bien, aujourd'hui, que ce sont les enfants de ces mêmes petites gens qui devront en acquitter le remboursement.