En ces temps troublés il faut relire, j'espère que tout le monde l'a lu au moins une fois, le livre de Jorge SEMPRUN "l'écriture ou la vie". Et particulièrement dans le chapitre 10, "Retour à Weimar", le passage consacré à la mémoire immédiate de Buchenwald : " Il n'y aurait plus de mémoire immédiate de Buchenwald : plus personne ne saurait dire avec des mots venus de la mémoire charnelle, et non pas d'une reconstitution théorique, ce qu'auront été la faim, le sommeil, l'angoisse, la présence aveuglante du Mal absolu - dans la juste mesure où il est niché en chacun de nous, comme liberté possible. Plus personne n'aurait dans son âme et son cerveau, indélébile, l'odeur de la chair brûlée des fours crématoires." Maître Henri NOGUERE ne manquait pas de rappeler que "les vieux démons sommeillent en nous". Un coktail molotov lancé sur une école juive montre bien que les "vieux démons" sont toujours à l'oeuvre.