"Un Prince pareil, accoutumé dans son palais à ne trouver aucune résistance, s'indigne de celle qu'on lui fait les armes à la main ; il est donc ordinairement conduit par la colère ou par la vengeance. D'ailleurs il ne peut avoir l'idée de la vraie gloire. Les guerres doivent donc s'y faire dans toute leur fureur naturelle, et le droit des gens y avoir moins d'étendue qu'ailleurs".

(De l'esprit des lois. Chapitre XIV. Comment les lois sont relatives au principe du gouvernement despotique).

"Je parus à la cour dès ma plus tendre jeunesse. Je le puis dire : mon coeur ne s'y corrompit point ; je formai même un grand dessein : j'osai y être vertueux. Dès que je connus le vice, je m'en éloignai ; mais je m'en approchai ensuite pour le démasquer. Je portai la vérité jusqu'au pied du trône : j'y parlai un langage jusqu'alors inconnu ; je déconcertai la flatterie, et j'étonnai en même temps les adorateurs de l'idole.Mais quand je vis que ma sincérité m'avait fait des ennemis, que je m'étais attiré la jalousie des ministres, sans avoir la faveur du Prince, que dans une cour corrompue, je ne me soutenais plus que par une faible vertu, je résolus de la quitter."

(Lettres persanes. Lettre VIII. Usbek à son ami Rustan, à Ispahan).

Chacun s'y reconnaitra !