Les médias nous apprennent, en citant le ministre de l'intérieur, que les deux nouveaux fichiers mis en service par décret n'ont rien à voir avec "Edvige" si contesté par les défenseurs des libertés publiques. On peut cependant s'inquiéter de ce qu'on fera pendant 5 ans (10 ans dans certains cas) des informations collectées telles : l'origine géographique (suprême hypocrisie pour ne pas dire ethnique !), des signes physiques particuliers, des activités politiques, syndicales, philosophiques ou religieuses. Si on peut comprendre que le grand banditisme ou le terrorisme doivent être combattus sans état d'âme, le fichage d'une population entière relève d'un régime quine veut pas dire son nom. En effet, qu'on ne nous dise pas que les fichiers existant ou à venir ne sont pas interconnectables ! Et ce n'est pas la pauvre CNIL, qui aura la force ou le pouvoir de lutter contre cela. A ce fichier s'ajoute aussi celui qui enregistre les données lors de l'établissement des cartes nationales d'identité et des nouveaux passeports biométriques. On y ajoutera les renseignements existant auprès des différentes administrations : trésor public, sécurité sociale, organismes de crédit, banque de France...Si on y ajoute la possibilité offerte par monsieur le ministre de l'immigration "de passer plus vite" les frontières grâce à des dispositifs de reconnaissance,et si on y ajoute encore tous les systèmes de vidéo surveillance et le fichier ADN, on peut estimer que d'ici peu de temps toute la population française sera fichée. Les bonnes âmes diront que si on a rien à cacher, il n'y a pas de raison de s'inquiéter...Sans doute, mais, dans d'autres périodes, il ne faut cependant pas faire d'amalgame fâcheux et disproportionné, on a vu la puissance des fichiers quand il y a la volonté de les croiser. Et l'informatique aujourd'hui permet d'aller très vite en ce domaine. Toutes les sécurités peuvent être contournées en matière informatique et c'est bien là le danger.