En plein marasme, en pleine crise, en pleine augmentation des impôts fonciers et autres taxes d'habitation, taxe carbone, forfait hospitalier qui croit, médicaments déremboursés, SMIC qui ne bouge pas au nom d'une économie bien sentie, provisions bancaires pour les "bons petits soldats qui font faire des profits", coûts faramineux de la présidence française de l'UE, budget de l'Elysée qui dérape et autres coquetteries qui accablent ceux qui pensaient naïvement "que travailler plus rapportait plus", ceux encore qui triment d'agences d'intérim en agences d'intérim sans rien trouver, ceux enfin qui se retrouve sur le carreau (et la liste n'est pas close), à tous ceux la on propose aujourd'hui un "débat sur l'identité nationale" masquant ainsi l'angoisse croissante de la population ! Que peut-il en sortir ? Un nationalisme pervers où l'étranger va être stigmatisé comme profiteur de tous les avantages de notre pays, comme celui qui "prend le travail aux français", comme celui qui méprise "le drapeau" et "la Marseillaise", bref comme l'ennemi qui gangrène l'intérieur. Encore un petit effort, et on verra réapparaître les vielles lunes d'avant le dernière guerre mondiale qui firent la prose haineuse du Maréchal. Dans une crise, quand on fait appel aux sentiments refoulés et cachés de tout un chacun, on récolte, en général, ce qu'on a semé et le peuple, trompé par ses édiles, se laisse aller à ses peurs ancestrales. Ce n'est plus de la politique : c'est de la manipulation. Mais attention, à réveiller les vieux démons, on se retrouve un matin dans une situation irrécupérable où les voisins, hier amis, se déchirent, se dénoncent, se haïssent. Ce jour là, c'est la fin de la République et d'une réelle démocratie qui, bon an mal an, malgré ses imperfections et parfois ses abus, faisaient l'honneur de notre pays. Alors, "reconquérir les symboles de la nation" comme le dit le ministre de l'immigration devient une tâche si difficile que bien des pouvoirs politiques s'y sont cassés les dents.