Le Premier Ministre "fait de la sécurité une priorité" nous annonce Le Figaro.fr du 10 novembre 2009. Alors que la situation économique est catastrophique, que le ministre du budget nous dit que "ce n'est pas le moment d'augmenter les salaires", que jamais autant de français n'ont été si pauvres, que les vols de nourriture, signe des temps, croissent, que les banques recommencent à spéculer avec l'argent que l'Etat a prêté, le Premier Ministre hausse le ton et parle d'insécurité. De deux choses l'une : ou la politique des précédents ministres de l'intérieur a échoué (et je suis tenté de le croire) auquel cas il faut en changer très vite, le tout sécuritaire ayant montré ses limites, ou parler de l'insécurité masque les vrais problèmes que notre gouvernements n'arrive plus à maîtriser et il faut donc le cacher aux français. Tout est bon, un débat sur l'identité nationale qui a des relents vichyssois, des reconduites aux frontières pour montrer que les étrangers ne mangeront pas le pain des français (et peu importe qu'on les reconduise dans des pays en guerre), le délit d'assistance, la chasse aux sorcières sur les prix littéraires... Monsieur le Premier Ministre, je vous ai connu dans vos fonctions de ministre de l'éducation nationale et vous m'aviez impressionné par votre écoute notamment lors d'une rencontre avec des enseignants en Seine-Saint-Denis. Comment avez-vous pu changer le regard que vous portiez alors sur le monde en général et sur les jeunes en particulier ? C'est à n'y rien comprendre. Les pays où les caméras de surveillance sont multiples, où les fichiers trop nombreux, où chacun dénonce chacun, où l'on fait croire que l'ennemi c'est l'autre, sont des pays où les libertés individuelles n'existent pas. Vous le savez, pourtant. Lire l'article du Figaro.fr