Ce cher vieux Sully doit se retourner dans sa tombe en regardant le triste spectacle d'aujourd'hui. Nos agriculteurs crèvent la faim, ne gagnent plus leur vie et lorsque, désespérés, ils "montent à Paris" pour crier leur désarroi, la seule réponse qu'on leur donne est celle de la force. Bien sûr, ce n'est pas politiquement correct d'avoir de la paille déversée devant le palais de L'Elysée. Bien sûr, c'est sale et ça sent la campagne...pas celle de la Lanterne, évidement, celle des fermes où ceux qui nous nourrissent se lèvent aux aurores et se couchent tard pour que nos halles soient approvisionnées. Je me souviens de mon enfance, où les halles aux bestiaux de Vaugirard fonctionnaient encore. Dans les cafés qui les entouraient, on parlait avec fierté de ce métier qui donnait à la France de quoi manger et à Paris de la viande fraîche. Je me souviens des halles Baltard où, au petit matin, on venait prendre la soupe à l'oignon et où bourgeois et bourgeoises s'encanaillaient sans honte avec ces gens de la terre. Aujourd'hui, on envoie la maréchaussée pour chasser ceux qui réclament de vivre avec un vrai salaire et pas seulement des légumes qu'ils n'ont plus puisqu'ils les bradent aux grandes surfaces. Je les aime, nos paysans. Voir l'article du Parisien