C'est extraordinaire de voir comment tous les politiques, quels que soient les partis, se prennent de passion pour le monde agricole un jour par an, celui de l'inauguration du salon de l'agriculture. Tous y vont de leur petite claque sur la croupe d'une vache, d'un attendrissement devant un petit mouton, d'un émerveillement devant un gros verrat et toutes et tous d'encenser la qualité d'une bière, d'un cru local ou d'une saucisse. C'est à croire que ces gens là ne mangent rien de l'année et ignorent tout de la campagne. Marie Antoinette jouait à la fermière, nos politiques au politicien à la pèche aux voix. Ce serait bien qu'ils se rendent quelques fois aux halles de Rungis, à 3 heures du matin, voire dans les exploitations agricoles, petites ou grandes, au moment des moissons, à l'heure de la traite ou à celle du nettoyage des étables. Mais là, en dehors de crises graves et menaçantes, il n'y a plus personne. La campagne c'est bien en été, sous le soleil, quand on la traverse par l'autoroute à 130 km/h.