Une nouvelle recette pour lutter contre l'absentéisme...mais à moyens constants, cela relève d'un pari fou. C'est ce pari que fait le ministre de l'éducation nationale. On a déjà beaucoup fait en la matière sans grands résultats parce que, à la base, ce sont les enseignants qu'ils faut convaincre de s'aider entre eux pour un meilleur service rendu aux élèves. Il faut qu'on m'explique comment il se fait que dans les classes préparatoires il n'y a pas d'absentéisme...Il est vrai que les professeurs de sup s'auto-remplacent sans problèmes. Il faut qu'on m'explique pourquoi dans l'enseignement privé (y compris celui sous contrat d'association) le non remplacement n'existe pratiquement pas. Pourtant , les professeurs des classes prépa comme ceux du privé sont aussi malades, fatigués et pas mieux payés que les autres. Conscience professionnelle ou inégalité de traitement de ceux qui en ont la charge ? Il est vrai que faire classe en Seine-Saint-Denis n'est pas tout à fait le même métier que dans un département moins sinistré. Mais alors, et sans pour autant "baisser le niveau d'exigence", n'est-il pas possible de prendre en compte la réalité du terrain et d'adapter les services en fonction de la difficulté ? Faire 18 heures de cours dans certains quartiers relève de l'exploit alors que dans d'autres enseigner 20 heures et plus est un plaisir. C'est cela qu'il faut réformer et les professeurs fatigués et désespérés cesseront de l'être. Même si l'idée de mutualiser des remplaçants "transfrontaliers" n'est pas forcément mauvaise, ce ne sera pas la solution miracle...surtout pour 2 ou 3 jours ! Enfin, et pour connaître de l'intérieur les établissements publics et ceux du privé, j'affirme que la taille des entités est aussi et surtout un facteur de réussite et de meilleures conditions d'apprentissage pour les élèves. Sans doute, les effectifs des divisions sont un facteur favorable pour la pédagogie, mais la taille des établissements reste avant tout un atout pour le fameux "vivre ensemble" dont tout le monde parle. Pourquoi les fameux internats d'excellence marchent-ils bien ? Un nombre raisonnable d'élèves, un encadrement suffisant et, surtout, surtout, un esprit d'équipe construit autour d'un authentique projet où chacun des acteurs se sent véritablement responsable de la réussite commune.

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