Quand de grandes institutions se mettent en grève pour contester le pouvoir, cela dénote non plus d'un malaise de la démocratie mais d'un risque de crise grave dont on ne mesure pas les conséquences. La Justice de notre pays a mal. Elle a mal du traitement que lui réserve notre République qui voit disparaître peu à peu tous les acquis de la révolution. Une justice de classe est en train de s'instaurer comme il y a déjà une médecine de classe, comme il y a aussi une éducation et un enseignement de classe. Avec la disparition du juge d'instruction, les libertés fondamentales sont en danger. Au prétexte fallacieux qu'une instruction a dérapé dans une sinistre affaire où des justiciables ont été punis à tort, on préfère jeter le bébé avec l'eau du bain et priver les citoyens d'une équité de traitement. Si on y ajoute la dépénalisation des "abus de biens sociaux" on entre alors dans un processus de république bananière au service du Prince et au détriment des individus. Certes, les critères économiques n'y sont pas étrangers mais, à force de stigmatiser l'incurie des services publics après les avoir dépouillés des moyens nécessaires pour agir, on a beau jeu de clamer qu'ils sont inefficaces et ne servent à rien. Une justice aux ordres du pouvoir, c'est un état totalitaire qui se met en place, c'est l'avènement de la pensée unique, c'est la fin des libertés individuelles.

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