Fallait-il choisir la semaine pascale, pire le vendredi saint, pour tenter de disculper des ministres du culte coupables d'actes ignobles qui, on ne peut l'ignorer, furent couverts par la hiérarchie écclésiastique, en comparant ce que l'Eglise peut ressentir avec ce qui aboutit à la Shoah ? Peut-on se contenter de dire que le discours fut maladroit ? Ne pas parler de la souffrance de ceux qui furent les victimes de quelques prêtres au prétexte qu'on en parle déjà ailleurs m'apparait une bien triste justification. Comparer "les attaques" contre le silence coupable de l'Eglise aux millions de morts qui périrent dans les camps parce qu'ils étaient simplement nés juifs est tout simplement odieux. Le Vatican va de maladresses en maladresses depuis plusieurs années ; ne s'agit-il pas, en réalité, d'une politique voulue et consciente de la curie romaine pour détruire ce qu'un nombre non négligeable de prélats avaient toujours refusé : Vatican 2. Mais peut-on retrouver le lustre d'antan en laissant croire que l'Eglise est à nouveau persécutée et en cherchant à identifier les persécuteurs ? Dans ce cas, une fois de plus, les juifs ne seront pas loin et devront payer à nouveau pour toute la misère du monde. Que l'Eglise prenne garde, nous ne sommes plus aux temps de la reconquista ni à l'époque "du mal absolu". Les fidèles pourraient bien se détourner de Saint-Pierre de Rome pour aller voir du côté d'autres mouvements religieux. [ Lire l'article du"Monde.fr"|http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/04/03/le-grand-rabbin-de-rome-condamne-les-comparaisons-du-pere-raniero-cantalamessa_1328250_3214.html|fr]