Ah ! la belle réforme que voilà. Depuis l'instauration "du bouclier fiscal" qui intègre CSG et RDS, l'Etat se gaussait de faire revenir en France ceux qu'il appelait pudiquement "les évadés fiscaux" et qu'il faut bien appeler par leur nom "les tricheurs et fraudeurs". Foin de tout cela, les "évadés" sont plus nombreux que ceux des années antérieures. Bien sûr, on objectera que les retours ont été appréciables. Certes, mais point d'angélisme. Les fraudeurs et autres voleurs de la République, sous la contrainte des fameux listings de monsieur Woerth, ont pris peur et ont préféré bénéficier d'une clémence accordée aux plus riches, pour réintégrer, mais pour combien de temps, ce qu'ils avaient dissimulé au fisc. On a aussi objecté que ce bouclier était fait pour les petites gens qui avaient vu, compte tenu de l'évolution de l'immobilier (par exemple dans l'ile de Ré) s'accroître de manière irraisonnée leur patrimoine immobilier. Les chiffres montrent que c'est faux. Supprimer l'ISF et le bouclier fiscal me semble aujourd'hui indispensable. D'abord, parce que l'ISF ne rapporte pas ce qu'il devrait, ensuite, parce que le bouclier fiscal ne bénéficie qu'à 1% qui sont aussi les plus riches. Revenir à des tranches d'impôts progressives, quitte à créer une ou deux tranches supplémentaires, en sortir la résidence principale, faire payer à tous CSG et CRDS, taxer les profits financiers et refiscaliser les heures supplémentaires est une voie dans laquelle il faudra bien s'engager, ce qui permettra sans doute d'éviter, après 2012, une politique de rigueur fiscale qui asphyxiera une fois de plus les revenus du travail. Ce n'est pas en taxant la demi part des femmes ayant élevé seule un enfant, les indemnités des accidentés du travail, les assurances vie et en laissant filer vers le bas le taux de rémunération des livrets A qu'on organise une politique fiscale juste et équitable. Voir l'article du Parisien