__ LA MEMOIRE DE L’UN DES DERNIERS RESISTANTS DE LA GUERRE D’ESPAGNE EN DANGER palacios_2010.jpg

SA MAISON EST SQUATTEE ET PILLEE

LES ARCHIVES EN DANGER !

LA MEMOIRE PILLEE__

Né le 1er janvier 1916, ancien commissaire de division lors de la guerre d’Espagne (voir ci-dessous) est décédé le 14 février 2009 à Montreuil sous Bois (93).

La succession fait l’objet d’une recherche généalogique pour savoir si des héritiers existent. A ce jour, nous ne le savons pas.

En revanche, sa maison a été forcée et est actuellement squattée par plusieurs personnes qui refusent tout dialogue relatif aux archives détenues par Jose Abad Palacios. Ces archives contiennent son histoire qui fait partie de l’Histoire de la guerre d’Espagne ainsi qu’un manuscrit écrit par lui et racontant sa lutte et celle de ses compagnons d’armes. Témoignages précieux qui intéressent non seulement ceux qui ont eu l’honneur de connaître Jose Abad Palacios, ses anciens élèves notamment, mais aussi les chercheurs pour qui ces archives représentent un legs inestimable.

Des démarches de conciliation ont été tentées, mais les squatteurs refusent obstinément de restituer ces archives alors qu’une proposition leur a été faite de déposer ces dernières soit au fonds des archives départementales, soit au fonds des archives privées d’associations de défense de la mémoire de la résistance espagnole.

Aucune autorité ne semble pouvoir agir, ne serait-ce que pour faire évacuer les squatteurs,récupérer ces précieux documents historiques et libérer cette maison. __ Que faire avant que toute cette mémoire relative à la guerre d'Espagne ne disparaisse ?__

Voir ci-après et mon article consacré à Jose Abad Palacios en archives.

José Roldan Abad Palacios (1er janvier 1916 – 14 février 2009) Sépulture au cimetière de Montreuil (93) au côté de sa femme Yvonne.

José Roldan Abad Palacios naît à Madrid le 1er janvier 1916. Il a donc juste 20 ans quand commence le coup d’état organisé par des généraux félons sous la conduite de celui qui deviendra le Caudillo, Francisco Franco y Bahamonde. Il est contacté très tôt, probablement au printemps de 1936, par la C.N.T, pour infiltrer les milieux de droite en vue, le moment venu, d’être prêt lorsque l’action qui devient inévitable, commencera. Le 17 juillet 1936, la C.N.T. lui confie d'autres responsabilités. En effet, dès le lendemain, il est présent lors de la prise de la caserne « de la montagne », à Madrid. Puis, sur ordre du ministère de la santé, il est nommé « délégué des pharmacies et laboratoires réquisitionnés », afin de réorganiser et de surveiller ceux qui contrôlent encore la distribution des drogues et médicaments divers (la plupart des employés étant d'anciens fascistes), produits qui seront très utiles par la suite. C'est peu de temps après qu'il accède aux fonctions de commissaire politique de compagnie. A cette période, il se déplace fréquemment dans la montagne (la sierra). C'est lors de ces incursions qu'il est blessé pour la première fois. Début octobre 36, il entreprend des actions solitaires, notamment du coté des tranchées creusées dans les terrains de la casa de campo à Madrid. En janvier 37, nommé commissaire politique de compagnie. En mars 37, il part pour Guadalajara avec la 70ème brigade où il participe à la bataille qui commence le 8 mars devant Gajanejos. A partir du 5 juillet 37, il est à la bataille de Brunete où il est à nouveau blessé . La nuit du 31 décembre 37, il est à nouveau blessé au retour d'une mission. Il est chargé de réorganiser l'organe des jeunesses « Juventud libre ». Il retourne, à sa demande et malgré sa claudication, à la bataille avec le 14ème bataillon de mitrailleuses sur le front de Cuenca. Puis il est nommé commissaire de division en charge du parc d'artillerie de l'armée du centre. Il part après la chute de Madrid pour tenter de rallier Barcelone, long périple difficile et dangereux où il risque plusieurs fois d'être pris. Dénoncé à la police, il est arrêté. Emprisonné à la prison de Montjuich de Barcelonne il y reste plus de deux ans avant de faire l'objet d'un « non lieu », ses geôliers et le tribunal ne connaissent que ses noms de guerre et pas son véritable nom, qu'il avait pourtant donné lors de son arrestation. Commence alors une longue période de clandestinité et d'actions de résistance. Suite à des dénonciations, beaucoup de leurs compagnons tombent. José Abad Palacios et son ami José Andreu Serano, décident, après avoir échappé à la police dans la nuit du 2 au 3 juin 1947, de passer en France clandestinement. Quittant Ripoll le 15 juin 1947, conduits avec d'autres à travers la montagne, ils arrivent en France le 18 juin 1947 où ils sont conduits par les gendarmes à Pratt de Mollo. Il quitte Perpignan et arrive à Paris où, avec l'aide de la C.N.T., il trouve à se loger. Il exerce les métiers de boiseur puis de ferrailleur et est élu secrétaire de la fédération locale de la C.N.T. à Paris. Il devient électricien à la compagnie des camions électriques rue de l'Amiral Mouchez. C'est pendant cette période qu'il écrit de nombreux articles pour le journal de la C.N.T. « España Libre » dont il devient le rédacteur en chef. Après bien des péripéties, il devient citoyen français le 2 février 1958. Décidé à honorer son pays d'accueil, José Abad Palacios reprend des études en Sorbonne : licence de Portugais, licence de Philosophie, licence de Lettres, Maîtrise à 5 certificats, puis CAPES et agrégation d'espagnol ! Et tout cela en faisant ses cours avec sérieux et passion. Il convient de dire ici combien il est resté fidèle et reconnaissant à la France, son pays d'accueil.