Le ministre du budget, monsieur Baroin, a bien du souci à se faire. Homme habile et de conviction, je lui reconnais volontiers un don particulier pour tenter de parler vrai tout en nous préparant aux retombées fiscales probables dont l'Etat ne saurait se passer. Arriver à 3 % en 2012 ou 2013 relève d'un pari intenable dans les circonstances actuelles et, surtout, avec l'entêtement d'un Président de la République qui reste campé sur ses idées alors que, dans son propre camp, un certain nombre de ses amis le supplient, non de changer de cap, mais de changer de méthode. Sauf à rogner sévèrement sur les dépenses sociales (et cela ne suffira pas), sauf à mettre en difficultés graves les couches les plus pauvres de la société et à réduire les classes moyennes au minimum minimorum, il faudra bien augmenter les impôts un jour ou l'autre. Seulement, à trop attendre pour l'annoncer et mettre en vigueur la réforme fiscale devenue urgente, ce qui reste aujourd'hui dans "les bas de laine" des français aura fondu comme neige au soleil. Nous ne risquons pas en France une crise de l'immobilier comme aux USA mais, plus grave, une crise sociale à côté de laquelle mai 68 fera figure de kermesse. Lire l'article du JDD