Espérons qu'il ne s'agit pas encore une fois de l'installation d'un nouveau comité théodule. Certes, le choix du président, Christian Forestier qui n'est pas connu pour la langue de bois, est significatif et on peut penser qu'il ne se contentera pas de vagues recommandations afin de ne pas heurter les sensibilités relatives à ce sujet délicat. Mais, le lobby hôtelier, le monde des voyagistes et, certainement aussi le milieu enseignant ne vont pas manquer de monter au créneau sur ce que cette réforme entraînera nécessairement de mécontentements. La solution de facilité serait, en effet, celle que préconise l'un des membres de la commission, à savoir soit l'allongement de la durée de l'année scolaire en conservant la totalité des programmes, soit en réduisant ces mêmes programmes sans toucher aux sacro-saintes 36 semaines de cours, semaines qui, dans la réalité, n'ont jamais existé (cf. l'organisation des examens, les stages et autres absences diverses non remplacées. Le présentiel à l'école doit être revu. Nous ne sommes plus aux temps des moissons, fenaisons et autres vendanges qui instauraient "la vacance de l'école", vacance transformée peu à peu, pour devenir un dogme, en "vacances scolaires". Nos élèves travaillent trop et, pour citer Christian Forestier, on peut dire que "depuis 1936, la seule population qui a vu augmenter son temps de travail est celle des élèves". Enfin tout le monde sait aujourd'hui qu'une réforme des programmes en vue de leur allègement ( allègement par ailleurs justifié) se traduit par de nouveaux contenus qui s'ajoutent aux anciens. Est-il bien raisonnable que certains élèves, notamment dans les voies industrielles, aient des semaines de plus de 40 heures de présence dans l'établissement auxquelles s'ajoutent celles du travail personnel. Est-il raisonnable que des petits enfants de l'enseignement élémentaire commencent leur journée à 8 heures le matin pour la terminer après la garderie aux alentours de 18 heures ? La suppression du samedi a engendré un entassement des cours avec parfois bien peu de temps pour la pause méridienne : il ne faut s'étonner que les jeunes soient fatigués, énervés et démotivés. Pire, ce que l'on appelle à tort l'évaluation des élèves qui n'a de l'évaluation que le nom alors qu'il s'agit de contrôle, contrôles répétés, regroupés en fin de périodes (il faut des notes à tout prix avant les conseils de classe) joue contre ces élèves dont on est sensé repérer les compétences acquises. On le voit, le chantier est large, difficile à mettre en oeuvre : il y faudra du courage, de la ténacité et, surtout, de la conviction pour ne pas céder au plus facile, c'est à dire faire plaisir à tout le monde au détriment de ces élèves qui restent les forces vives du pays. Lire l'article du Figaro Lire l'article du Parisien Lire l'article de Libération