Le Président de la République se penche sur le dossier du train de vie de ses ministres et leurs cabinets. C'est pas trop tôt ! Dans les fonctions antérieures que j'exerçais, j'ai assisté de nombreuses fois à ces visites ministérielles qui donnaient lieu à une débauche des deniers de l'état. D'abord les conseillers, et ils sont nombreux, qui vous font modifier le programme plusieurs fois en application de critères qui apparaissaient bien plus personnels que professionnels (l'agenda du ministre a bon dos...), puis la visite des RG, puis celle du service de déminage, puis celle du conseiller des conseillers qui vient s'assurer que tout ira bien, puis celle de la mise en place du service d'ordre (et cela, ça prend du temps en téléphone avec la Préfecture), puis enfin, le grand jour arrive ! Les rues sont plus ou moins bloquées, les services de la mairie ont fait laver les rues et nettoyer tout ce qui pourrait apparaître peu net, l'escorte des motards arrive, la chenille des voitures officielles se profile à l'horizon. On dit "la chenille" parce que cela y ressemble. Ce cortège est composé d'au moins 5 à 6 voitures. Et, de ces véhicules, descend une nuée de personnes qui se veulent importantes et qui jouent des coudes pour ne pas quitter le ministre le temps de sa visite. Si on y ajoute la foule constituée par la presse, on se demande bien ce que le ministre peut retenir d'un tel déplacement puisqu'il y a autour de lui "des conseillers" qui lui expliquent ce qu'il doit voir au mépris de ce qu'il faudrait voir. J'ai un souvenir précis d'une visite ministérielle dans un collège du Val-de-Marne où, dans la classe que visitait le ministre, il y avait plus de conseillers et de journalistes que d'élèves et où le professeur ne pouvait même plus faire entendre les explications que le ministre demandait. Le ministre de l'éducation nationale souhaite accroître un peu les effectifs dans certaines classes...En contre partie, pour tout élève ajouté ôtons un conseiller par cabinet. Cela marchera aussi bien, fera faire des économies à l'état et permettra peut être à ces beaux penseurs de salon de se rendre compte de la grande difficulté qui règne dans certaines classes, tant au niveau des effectifs que des conditions d'enseignement.