Le Figaro publie ce matin un article relatif à la sécurité, article dans lequel il reprend un sondage dont les conclusions sont édifiantes : "Les annonces de la majorité plébiscitées". A force de remuer la boue et les sentiments refoulés des français (mais cela pourrait concerner n'importe quel autre pays), il ne faut pas s'étonner de voir remonter à la surface les idées les plus abjectes que la génération post 45 avait essayé de battre en brèche. Si je ne suis évidemment pas contre les mesures proposées concernant les atteintes faites aux policiers ou gendarmes, le démantèlement des camps illégaux de "Roms" en est un bon exemple. L'Etat se gausse d'y mettre un terme alors qu'il est le premier à bafouer la loi en ne sanctionnant par les communes qui refusent d'installer des aires d'accueil. Une autre de ces mesures montre à quel point le gouvernement veut absolument scinder la France en deux : d'un côté, les bons et de l'autre les méchants, ceux qui n'arrivent plus à maîtriser l'éducation de leurs enfants ; ceux là, ils auront droit à deux ans de prison (au mépris du code pénal) et à de lourdes amendes. Quant au retrait de la nationalité pour les étrangers naturalisés, l'Etat semble ignorer, sauf à faire une révolution constitutionnelle, que ce n'est pas possible (quelques exceptions cependant sont prévues) et que, de toute façon, cela ne changera pas grand chose quant aux ressortissants de l'union européenne qui bénéficient de la libre circulation. Mais il est urgent de cacher ce qui pourrait coûter une élection : les "affaires", et pas seulement celles qui ont fait la une ces dernières semaines... (par exemple le mensonge d'état sur les irradiés des essais nucléaires...). Quand tout va mal, la recherche des boucs émissaires est une recette bien connue qui, et on doit le regretter, marche toujours. [Lire l'article du Figaro |http://www.lefigaro.fr/politique/2010/08/05/01002-20100805ARTFIG00506-securite-les-annonces-de-la-majorite-plebiscitees.php|fr]

Lire aussi mon article précédent.

Oui, monsieur BADINTER a raison lorsqu'il dit dans le figaro "«des régimes qui d'un seul coup se penchent vers l'origine des citoyens, des justiciables». «Ceux-là on les connaît dans l'histoire». La tentation est trop forte pour le Président de la République de reprendre les vieilles techniques éprouvées de certains régimes pour dresser les gens les uns contre les autres. Il faut, quand rien ne va plus, des boucs émissaires. Le fameux débat sur l'identité nationale préparait le terrain en laissant le champ libre à des citoyens d'exprimer les pensées les plus abjectes sur tout ce qui n'est pas comme eux. C'est la chronique d'un racisme ordinaire et d'une xénophobie exacerbée et encouragée par le pouvoir en place au mépris des textes et lois en vigueur dans notre république. Monsieur le Président de la république oublie ses origines et l'accueil que lui fit la France ainsi qu'à sa famille. Si la loi relative à l'acquisition de la nationalité française devait être changée (mais Dieu merci, le Conseil Constitutionnel saura débouter ces pseudo-juristes pyromanes), ce serait alors le retour aux lois d'exception dont la France pétainiste se régalait. A quand un "statut des gens du voyage" ? A quand un "statut pour ceux qui ne sont pas comme les autres" ? Non, monsieur le Président de la République, vous ne pourrez aller jusque là sans que le peuple de France se lève, ce peuple qui fut marqué par les souffrances et le martyr pour accéder à la liberté, à l'égalité et à la fraternité. Lire l'article du figaro