Dans Toulouse 7.com, le ministre de l'éducation nationale fait à nouveau preuve d'une méconnaissance sérieuse des procédures disciplinaires dans les établissements scolaires. Il propose, en effet, de supprimer les exclusions de plus de huit jours. Monsieur le ministre semble ignorer (mais il est vrai que le métier de ministre de l'éducation nationale est un métier à plein temps et ne suppose donc pas de faire autre chose...) que les exclusions de plus de 8 jours relèvent obligatoirement d'un conseil de discipline et que ce dernier trouve ses modalités d'application dans un décret (décret du 18 décembre 1985) et que, pour modifier ces modalités il convient de modifier le décret ! Les procédures disciplinaires ont fait l'objet de multiples aménagements, réformes depuis le décret de 1985... Est-il bien nécessaire d'en faire de nouveaux ? Appliquons déjà, avec fermeté, ce qui est prévu mais, surtout, ne nous mêlons pas de ce qui relève de la justice pénale. Le ministre veut créer des "établissements de réinsertion scolaire". Bien, mais toutes ces formules ont déjà été expérimentées et sont mortes, bien souvent, fautes de moyens adaptés. La ville de Meaux avait été exemplaire en ce domaine en créant une plateforme dédiée à ces jeunes élèves en déshérence. Mais cela a un coût non négligeable. Toutes les communes pourront-elles mettre en place de telles structures ? Enfin, supprimer les exclusions de plus de 8 jours (qui peuvent d'ailleurs être prises dans le cadre de l'établissement lui-même, l'élève étant exclu dans son établissement, voire faire l'objet d'un sursis), c'est ouvrir la porte aux exclusions définitives, ce qui est bien plus grave et abondera la masse des élèves déscolarisés. Les personnels de direction avait eu bien du mal à lutter contre cette tendance naturelle à exclure en fin d'année des élèves absentéistes (ce qui avait , à leur décharge, une incidence non négligeable sur la constitution des classes pour l'année n+1),les nouvelles propositions du ministre ne vont-elles pas à l'encontre du travail effectué en ce domaine ? Quant à faire prendre conscience de la gravité de certains faits à des élèves qui ont depuis longtemps franchi la ligne jaune, on tombe soit dans l'angélisme, soit dans un cercle vicieux d'où les maîtres ne sortirons pas gagnants. La souffrance des professeurs exerçant en zone "violence" le démontre tous les jours. Effet d'annonce une fois de plus ou ignorance coupable ? Lire l'article de Toulouse7.com Lire l'article du Figaro