J'avais eu le privilège de le rencontrer lors d'une cérémonie dédiée à Paul Robert, autre grand nom des Lettres françaises. Son crâne chauve me l'avait fait repérer très vite et je m'étais approché de cet homme dont on disait (enfin, pas tout le monde, quelques critiques acerbes seulement et sans doutes jaloux) qu'il était un écrivain du peuple. Quel beau compliment pour un homme que des générations de jeunes et de moins jeunes ont lu et ont vibré avec, par exemple, la saga des "colonnes du ciel" ! Il avait eu l'audace de démissionner des Goncourt, ce que le Paris bien pensant des Lettres ne lui avait jamais pardonné. Moi, à mon petit niveau, du temps où j'étais professeur, je me souviens du plaisir de mes élèves de banlieue à la découverte de cette écriture vraie, claire et sans emphase, bref, accessible à tous. Aujourd'hui, Bisontin la vertu, le gros Manet, le pauvre Bobillot et Guyon Mathieu sont orphelins.