Il fallait regarder aujourd'hui la télévision. Sur la chaîne dédiée aux séances parlementaires, l'ouverture de la session consacrée à la réforme des retraites était instructive. Monsieur BEL, au nom de la gauche, a tenté, en vain, de démontrer aux sénateurs qu'une autre voie était possible. Discours digne, emprunt de gravité, non idéologique, responsable. Lorsque le ministre du travail est monté à son tour à la tribune, ce fut non pour démonter l'argumentaire de son prédécesseur (ce que politiquement on pourrait comprendre...quoi que ?) mais pour agresser et justifier l'injustifiable. Notamment, alors qu'avait été évoquée la taxation des plus riches à un niveau largement supportable par ces derniers, monsieur Woerth a cru bon de moquer et d'user d'un humour douteux et partisan. Triste image donnée d'un ministre engluée dans les affaires (qu'elles soient vraies ou non) et qui joue aujourd'hui les vierges effarouchées en défendant un Président de la République relaps à sa parole donnée ("Je ne toucherai pas à l'âge légal du départ à la retraite"). Oh, certes, comme le dit le ministre du travail, il y a eu la crise et le Président sait s'adapter...Le regretté Edgar Faure exprimait cela autrement : " Il n'y a pas de girouettes en politique, il n'y a que le vent qui tourne" ! Je ne suis pas un expert en matière de finances, mais ce que je sais c'est que l'argumentaire développé par le pouvoir, notamment au sujet des femmes, est proprement scandaleux et malhonnête. Il en va aussi de même pour ceux qui ont connu des carrières longues et qui, au terme de leurs 40 voire 41 annuités de travail, sont déjà obligés de travailler 2 ans de plus pour bénéficier de leurs droits. De ceux-là, le pouvoir ne parle pas. Il s'en moque. Mais combien parmi ces beaux messieurs savent ce que c'est que de faire "les 3x8", combien connaissent la réalités des gardes de nuits des infirmières, combien sont-ils à avoir passé des nuits d'intervention au service de la population tels les pompiers, les policiers, ceux du SAMU... Si la gauche ne brille pas forcément par des propositions qui soient audibles par tous, le pouvoir UMP et alliés montre un mépris du peuple que seule une action forte et déterminée peut aujourd'hui infléchir.