La France risque une pénurie de professeurs. Il s'agit là d'une chronique d'une mort annoncée du métier. D'abord, parce qu'avec des salaires lamentables, les jeunes qui envisageaient le métier s'en détournent ; comment dire autour de soi qu'avec un Bac + 4 ou + 5, on gagne moins que n'importe quelle autre profession ? Ensuite, parce qu'exiger un master suppose un recrutement attractif dans l'exercice du métier. On en est loin, quand on sait que les jeunes issus de l'université vont se retrouver bien seuls dans leur classe face à des élèves des zones les plus difficiles, élèves qui, ghettoïsation oblige, ne sont plus guère scolarisables faute d'un enseignement adapté et d'un apprentissage du civisme complètement obsolète ou inexistant. Enfin, parce que la formation, même si elle était loin d'être parfaite dans les IUFM, avait au moins le mérite de leur laisser du temps pour prendre leurs marques avec les décharges horaires. Foin de tout cela, Bercy commande et l'intérêt de la nation pour son école est tombé bien bas. En tous les cas, ce n'est plus, et de loin, la première préoccupation de l'Etat. C'est d'autant plus grave que, généralement, lors des périodes de chômage endémique, les jeunes se tournent volontiers vers les métiers de la fonction publique et, plus particulièrement, vers ceux de l'enseignement. Ils préfèrent aujourd'hui, pour les meilleurs d'entre eux, aller voir ailleurs...et ceux qui resteront formeront dans quelques années des brigades de déçus, d'aigris qui n'attendront que des jours meilleurs pour partir. Lire l'article du Figaro