Oui, ce qu'est la vertu dans l'état politique ? Montesquieu nous le dit en affirmant que "c'est l'amour de la république" (L'esprit des lois, livre V, chapitre III). Ne dit-il pas un peu plus loin que " Quand le peuple a une fois de bonnes maximes,il s'y tient plus longtemps que ce qu'on appelle les honnêtes gens. Il est rare que la corruption commence par lui." Voilà un beau sujet de méditation pour nos ministres qui "n'ont pas commis de faute" et qui sont, d'après eux, l'objet d'odieuses campagnes de dénigrement. Quand un ministre de l'Intérieur est condamné par deux fois pour des propos à caractère raciste et pour la mise en cause de la présomption d'innocence, on peut se demander "ce qu'est la vertu dans l'état politique. On en est même plus aux conflits d'intérêts si justement reprochés à nombre des membres du gouvernement, non, on est là dans la négation totale de l'honneur républicain. Enfin, récompenser ce ministre condamné en en faisant un "conseiller spécial" du Président de la République montre à quel point le sommet de l'Etat est arrivé à une déliquescence dramatique. "Mais une âme corrompue par le luxe a bien d'autres désirs : bientôt elle devient ennemie des lois qui la gênent" (Montesquieu, l'esprit des lois, livre VII, chapitre III). Lire l'article du Parisien