On est toujours dans le registre "demain on rase gratis !" Mais pourquoi en cinq ans, le Président de la République n'a-t-il pas fait ce qu'il a annoncé à Annecy ? Après avoir méprisé le peuple, et il suffit pour s'en convaincre de se repasser les vidéos de ses déplacements hyper protégés (je ne mets pas en cause la protection nécessaire due à un chef d'Etat), le peuple tenu à distance et les Préfets qui sautent quand le peuple manifeste, il est aujourd'hui à serrer des mains dans des bains de foule qui se veulent populaires ! Il voulait aussi une campagne digne et basée sur les idées. Annecy a montré le contraire. On peut contester les idées, les programmes, dire que ces derniers sont mauvais pour la France : c'est le monde des idées. Mais accuser sans le nommer (suprême hypocrisie) son adversaire politique en l'accusant de mensonges et de lâcheté, on est là dans l'invective et dans le vulgaire. Il est vrai qu'on avait été habitué aux dérapages verbaux et à un vocabulaire plus proche du trivial que du beau langage. "La France forte", monsieur le Président, comment voulez-vous y croire lorsqu'on gagne à peine le SMIC, qu'on ne peut pas se loger avec un salaire de 1300 euros, que les médicaments deviennent de plus en plus chers parce que non remboursés, parce que le forfait hospitalier empêche bon nombre de nos concitoyens de se rendre à l'hôpital public, parce que les hausses d'impôts (et c'est là un mensonge !) sont dissimulées derrière des artéfacts types "TVA sociale", suppression de l'indexation sur l'inflation des revenus du travail, prix du carburant qui ne cessent de monter, chômeurs mis au ban de la société, immigrés relégués au rang de "sous population fainéante"... Vous avez fait des erreurs, avez-vous confessé. Demandez donc à ceux qui ne prennent plus de vacances depuis 5 ans ce qu'ils pensent des vôtres ? Demandez donc à ceux à qui on refuse, au nom de la compétitivité une augmentation décente de salaire alors que le vôtre a cru dans des proportions qui doivent faire se retourner dans sa tombe le Général de Gaulle ! Vous parlez de discours de vérité ? La vérité serait de dire aux français qu'après les élections, l'addition va être sévère pour ne pas finir "comme la Grèce", ce pays et ce peuple que vous dites tant aimer mais que vous torpillez systématiquement lors des différents sommets et réunions auxquels vous participez. Non, monsieur le Président, je ne pourrai pas vous donner ma voix parce que je suis de ceux qui pensent que les valeurs de la France ne sont pas celles d'un homme, fut-il Président de la République, parce que les valeurs de la France n'ont jamais été celles des privilégiés qui donnent comme conseil au peuple de "faire du vélo" quand l'essence est trop chère !