Parce que depuis cinq ans tant de promesses non tenues qui avaient été faites. Parce que depuis cinq ans, vous aviez largement le temps de mettre en place une "dose de proportionnelle" et que cette promesse non tenue vient à point pour attirer à vous ceux qui hésitent entre le populisme et le monde des riches. Parce que vous aviez annoncé une campagne digne reposant sur les idées, programme contre programme, et que vous adoptez une attitude agressive et diffamatoire vis à vis d'une opposition qui a autant de légitimité que vous à parler et à proposer. Parce que vous tentez par tous les moyens (et pour vous, la fin justifierait-elle les moyens ?) de dresser un bilan positif de ce quinquennat. La crise a bon dos ! Sans doute, la France, comme d'autres pays, n'a pas été épargnée par cette crise. Mais c'est par ses amortisseurs sociaux qu'elle a résisté un peu mieux que les autres, ces mêmes amortisseurs sociaux que vous voulez supprimer. Enfin, désigner à la vindicte populaire des boucs émissaires relève d'une conception qui n'est pas la mienne. Ceux de Gandrange sauront s'en souvenir... Quant à vos promesses relatives à la stabilité des taux d'imposition et des impôts eux-mêmes, là encore, promesse non tenue, voire mensonge. Le courage serait de dire qu'il faut inévitablement accroître la pression fiscale dans une éthique sociétale. Qui gagne plus, paye plus... On est loin de la pensée de Voltaire, lorsque ce dernier affirmait : "Je trouve l'impôt fort juste quoi que fort lourd !". Aujourd'hui, l'impôt est lourd et injuste. Par la suppression de l'indexation des prélèvements obligatoires sur l'inflation, combien de ménages défavorisés vont-ils devoir payer l'impôt ? " A lire ou à relire, monsieur le Président ! "Un homme de mauvaise humeur prit ce temps-là, assez mal à propos, pour dire qu’il y avait aussi dans les quatrièmes étages bien des familles qui faisaient mauvaise chère. Nous lui fermâmes la bouche en lui prouvant qu’il faut absolument qu’il y ait des pauvres, et que la magnificence d’une maison comme la vôtre suffisait pour faire vivre dans Paris deux cents ouvriers, au moins, de ce qu’ils gagnaient avec vous. (...) L’homme à contradiction n’eut rien à répliquer; mais, après avoir parié vaguement comme font presque tous les critiques: « Convenez pourtant, dit-il, que tout est perdu si, pour acquitter les dettes de l’État, on réduit l’impôt du dixième(49) au vingtième, et si de ce vingtième on fait un fonds d’amortissement pour éteindre les capitaux des autres impôts établis pendant la guerre et pour rembourser les rentes."» (16 mai 1749, Voltaire, lettre à l'occasion du vingtième).