Faux débat ! Si la note reflétait les compétences des élèves, la question ne se poserait même pas. Un ancien recteur disait "qu'en France, plus un examen est réussi, plus taux d'échec doit être élevé !". Malheureusement, pour beaucoup d'enseignants, et on ne peut leur en tenir rigueur, ils ont été formés ainsi, la note doit refléter ce que le professeur attend et non pas ce que le l'élève a fait. La note traduit les savoirs restitués et non les compétences acquises ou en cours d'acquisition. Tout le monde sait aujourd'hui que le baccalauréat, loin de traduire les performances des élèves, n'évalue que celles du système éducatif. Qu'on ne s'étonne plus des critiques portées sur cet examen puisque ceux là même qui sont chargés de le délivrer sont aussi ceux qui doivent faire en sorte que le système apparaisse efficient. Le bac reste le plus vaste et le plus cher des examens de contrôle des connaissances mais aussi le plus inefficace de l'évaluation des compétences des élèves. L'introduction du socle des compétences attendues des élèves à l'issue du collège a été, sans aucun doute, l'une des meilleures bonnes idées de ces dernières années. Problème : le socle mélange allègrement capacités et compétences, savoirs et connaissances. Pour s'en faire une idée, il suffit de lire dans le texte de la loi de 2005, les compétences attendues dans la maîtrise de la langue française :

"Priorité absolue, elle passe par :

   - la capacité à lire et comprendre des textes variés
   - la qualité de l’expression écrite
   - la maîtrise de l'expression orale
   - l’apprentissage de l’orthographe et de la grammaire
   - l’enrichissement quotidien du vocabulaire".

Cela commence mal. On brouille les pistes dès le premier item. Que signifie "capacité à lire et à comprendre ?" En principe, tout enfant normalement constitué doit avoir cette capacité ! En revanche, savoir lire et comprendre des textes variés" relève d'un apprentissage et donc de l'acquisition de compétences nouvelles. Les évaluer est une posture qui fait fi des notes mais repose sur un suivi et des indications précises qui permettent à l'apprenant de comprendre pourquoi il sait ou il ne sait pas. Cette posture est délicate parce qu'elle met aussi en cause les compétences de l'enseignant à savoir apprendre à lire et à comprendre. Lire l'article du Monde Lire le texte officiel du MEN