Quand j'étais au lycée, dans les années 60, il n'était pas rare qu'à l'internat on se fasse "taxer" son petit pain au chocolat par de plus grands. A l'époque, on vivait tous ensemble, grands et petits, et, parfois, il est vrai, la loi du fort s'imposait. La question était vite réglée par les surveillants généraux et les "pions". Nous n'avions pas besoin qu'un homme politique passe à la radio pour nous expliquer combien il comprenait l'exaspération de nos familles face à de "tels actes" ! Non, dans ces années 60, et même après 62, français de la métropole, français d'Algérie, musulmans, juifs, catholiques et agnostiques prudents, nous vivions tous ensemble dans une même communauté de jeunes gens, respectueux les uns des autres (ce qui n'empêchait pas de bonnes bagarres de temps à autres...pour des motifs plus liés aux filles que politiques) et quand, par hasard, certains adultes tentaient de dresser des obstacles entre nous au nom d'une idéologie quelconque, en général, ces adultes étaient chahutés et désavoués. A l'époque, quel homme politique aurait pu oser dans un discours public stigmatiser une religion de la sorte. Ce n'est pas à l'honneur de son auteur, c'est prendre le risque inconsidéré et irresponsable de bouter le feu là où il couve au grand plaisir de quelques individus. Faire d'un épiphénomène (réel ou inventé ?) un acte de dénonciation politique est indigne d'un édile.