Il faudra bien que les français acceptent de faire un effort s'ils veulent conserver une médecine de qualité et de proximité. Quand même, quand le médecin généraliste, après 8 à 10 ans d'études difficiles et très sélectives, doit accepter, sous peine de sanctions, 23 euros pour une consultation qui bien souvent dure assez de temps pour ne pas mettre la vie de son patient en danger, il y a de quoi s'interroger. A titre d'exemple, l'heure de mécanique dans un garage est de l'ordre de 72 euros ; je ne mets pas en cause les compétences des mécaniciens, mais je reste perplexe sur le prix qu'on accorde à un professionnel qui lui, comme l'exprimait un médecin de renom, "doit guérir le mal sans ouvrir le capot !" Sans doute, il y a des excès et des professionnels de santé qui exagèrent et dont les honoraires frôlent la malhonnêteté. Sans doute, certains médecin se comportent comme des usuriers. Mais la grande majorité est respectable et consciencieuse et oeuvre dans l'intérêt des patients. L'art médical, aujourd'hui bousculé, soumis à des critères de rendements plus que d'efficacité, à une tracasserie administrative et à une judiciarisation excessive, conduit les jeunes étudiants en médecine à se diriger vers l'hôpital ou d'autres horizons. Quant à la médecine de "campagne", comment faire pour séduire les jeunes médecins à accepter un travail harassant pour une reconnaissance si faible et un mode d'existence difficile et épuisant.